Sur le plan politique, l’année dernière a été marquante pour les assurances sociales suisses. Au printemps 2024, le peuple s’est de manière assez inattendue – et très clairement – prononcé en faveur de la 13^e rente AVS, avant de rejeter à l’automne la réforme de la prévoyance professionnelle, sans grande surprise cette fois. Les deux votations, chères lectrices et chers lecteurs, portaient sur le montant des rentes de vieillesse. La génération des bénéficiaires de rentes et des personnes en passe de partir à la retraite n’a-t-elle pas sacrifié l’intérêt des plus jeunes générations sur l’autel de son pouvoir d’achat? Quoi qu’il en soit, le peuple a parlé: ne reste plus qu’à exécuter.

Ce nouvel échec de la réforme de la LPP nous préoccupe toutefois moins que le bashing auquel nous avons assisté durant la campagne qui a précédé le vote sur l’initiative populaire. Une fois encore, on a crié au «vol des rentes», accusé le monde de la finance de se servir du 2^e pilier comme d’un «magasin en libre-service», blâmé la «machine à gaspiller de l’argent», taxé le système d’«aberration dysfonctionnelle» et dénoncé une réforme qui complexifie les choses au lieu de proposer des solutions. Si ce dernier reproche peut ne pas paraître totalement infondé, certains volets de la réforme étant effectivement assez indigestes, les autres allégations de l’establishment politique visaient uniquement à susciter la polémique.

Bénéficiaires de rentes et personnes assurées, nous avons toutes et tous tendance à oublier que le système suisse des trois piliers – malgré tous ses défauts – compte parmi les meilleurs systèmes de prévoyance au monde. Nécessité de réforme ou pas, nous devons prendre soin de notre prévoyance vieillesse, veiller à ce que les mesures nécessaires soient prises et cesser de nous lamenter sur notre sort. Le Conseil de fondation de la Previs est pleinement conscient de cette mission et entend continuer à la mener à bien dans l’intérêt des bénéficiaires.

Si la tâche n’est pas toujours aisée, c’est en partie à cause des autorités de surveillance, qui, sous prétexte de l’existence avérée de quelques brebis galeuses dans la branche, ne cessent de prendre en otage les institutions collectives et de les bombarder de réglementations toutes plus éloignées de la pratique les unes que les autres, ce qui constitue souvent un frein aux idées innovantes. L’une de ces initiatives est par exemple à l’origine des remaniements auxquels nous allons être contraints de procéder au sein du Conseil de fondation en 2025.

Il y aura des changements au niveau du personnel en 2025, y compris au secrétariat général. Notre directeur de longue date, Stefan Muri, prendra sa retraite l’été prochain. Son successeur, Martin Friedli, dispose d’une solide expérience en management. Nathalie Sesiani, responsable Prévoyance, quittera elle aussi le navire en milieu d’année. Sa succession sera assurée en interne par Franziska Gäggeler, son adjointe de longue date qui connaît parfaitement le fonctionnement de la Previs.

Comme évoqué précédemment, plusieurs membres du Conseil de fondation quitteront leur fonction en milieu d’année. Je ne manquerai pas de leur rendre hommage dans le rapport annuel 2025. Il ne me reste plus qu’à remercier l’ensemble des membres du Conseil de fondation et de l’équipe de direction ainsi que l’ensemble des collaboratrices et collaborateurs de la Previs pour cette année contrastée, avec des hauts et des bas, qui a nourri des débats parfois exigeants et donné lieu à des prises de décisions majeures, toujours dans le respect des divergences d’opinion et avec un formidable engagement.

Je tiens également à vous remercier, chères et chers représentant-e-s de nos affiliations, chères et chers assuré-e-s, chères et chers bénéficiaires de rentes, pour la confiance que vous ne cessez de nous témoigner, à nous et à la Previs.

Peter Flück
Président du conseil de fondation